vendredi 4 octobre 2013

« La paix… l’intervalle entre-deux-guerres ! » (Jean Giraudoux) (Europa Universalis IV, PC)


Le club des 5 bouillave le monde.

Dans un jeu “bac à sable”, ce qui est chouette, c'est qu'on doit/peut se fixer des objectifs soi-même. Quand en plus, il s'agit d'un jeu dit de « grande stratégie », alors c'est le panard géant.

 

Europa Universlais IV (EUIV pour les intimes) offre la possibilité de prendre en main la destinée d'une nation n'importe où sur le globe de 1444 à 1820. Il faut souligner qu'il est également possible de commencer à n'importe quelle date durant cette période avec la “vraie” histoire mise à jour. Par exemple si vous souhaitez faire triompher la Sublime Porte (les Ottomans) le 12 septembre 1683 lors du siège de Vienne, c'est possible. Autant dire que les possibilités de « re-jouabilité » sont assez phénoménales !

 

 

Dis Papa, c'est loin l'Amérique?

Aimant l'histoire (du monde et de mon pays, la Suisse) et les uchronies, je me suis toujours demandé ce qui se serait passé si les Suisses avaient gagné la bataille de Marignan en 1515 contre François 1er. Je me suis toujours imaginé que les Suisses auraient sans doute conquis Milan puis Gênes et auraient peut-être fondé un empire colonial.

En me lançant dans une partie de test d'Europa Universalis IV, c'est donc l'ambitieux objectif que je me suis fixé : en 1820 (à la fin imposée du jeu) les États-Unis parleront Schwiizerdütsch, Kopferdami!

Superbe et passionnante ambition, mais ô combien complexe à réaliser, à l'image du jeu, en fait. Considérant le gargantuesque panel de possibilités qu'offre EUIV, il faut très vite se fixer des objectifs à court terme, comme par exemple développer une armée sans pour autant mettre ses comptes en péril. Pour ce faire, le commerce est l'une des clés ; un système complexe mais performant permet d'orienter son influence commerciale dans les grands centres commerciaux d'Europe (Venise, Gênes, Séville, etc.). Il est également de bon ton de former des alliances diplomatiques avec les puissants voisins qui nous entourent. En effet, dans EUIV, sauf si on est une grande nation (et encore), il est extrêmement difficile de gagner des guerres si on a la moitié du monde à dos. Il s'agit ensuite d'obtenir un casus belli avec la nation qu'on souhaite soumettre. 

 

Si vis pacem, para bellum

Et c'est parti, les montagnards suisses
aux bras noueux vont tenter de conquérir
le monde. Oui, comme tous les soirs Minus.

Preuve par l'exemple: je joue la Suisse, j’envoie mes marchands à Venise et à Francfort, je recrute une douzaine de milliers d'hommes et surtout je deviens copain avec les gros bras autour de moi (la France et Venise) mais malheureusement pas avec l'Autriche. J'ai beau laisser mon ambassadeur leur faire des bisous pendant des mois, rien n'y fait. Sans doute un antagonisme historique étant donné le nombre de fois ou la Suisse a « tapé du Habsbourg ». Possédant un casus belli historique, cadeau du début de partie, qui me permet de revendiquer l'état de Vaud et le Valais à la Savoie, j'ai de plus choisi comme mission de conquérir le pays du papet. Il va être temps de passer à l'action.

War, war never changes

C'est donc avec l’appui de mes alliés que je déclare la guerre à la Savoie. Mes formidables hallebardiers bernois assiègent les représentants savoyards à Lausanne pendant que mes fiers Waldstätten entrent en Valais accompagnés par un régiment de Venise venu en soutien. La France assiège Nice, tout se passe pour le mieux... sauf que l'attaque du Valais tourne à la déroute ! En effet, attaquer dans une zone de montagne en pleine hiver relève du suicide, les irréductibles Valescos mettent facilement en déroute mon offensive. Pire ! Milan, qui a rejoint la guerre du côté de la Savoie, occupe Coire.

Au final, grâce au soutien de la Grande Nation, qui occupe presque toute la Savoie, je parviens in extremis à remporter cette guerre et à annexer le pays de Vaud et le Valais. Mes finances sont exsangues, des paysans zurichois lassés des lourdes taxes de guerre que je leur ai imposées se révoltent par milliers et les “petits” pays du nord de l'Italie et du sud de l'Allemagne forment une coalition défensive contre moi. L’Amérique est encore loin.
 
Et ça ce sont uniquement les 15 premières années de jeu. Elles s’écoulent suivant cinq vitesses à choix pouvant être interrompues par une pause active qui permet quand même de donner des ordres et de prendre des décisions. 

Il est fier mon navire, il est beau mon bateau,
c'est un fameux trois mats fin comme oiseau.

 

- Je crois que j’vais conclure. - Oublie que t’as aucune chance, fonce. Sur un malentendu ça peut marcher.

Ce jeu offre donc des possibilités assez affolantes. C'est une magnifique évolution de la série qui sort purgée de bugs majeurs, avec une très belle mise à jour graphique et une simplification de prise en main (mais pas du gameplay, un véritable tour de force).

Je pourrais disserter sur ce jeu pendant encore trente mille lignes, vous parler de la colonisation, des idées nationales, des formes de gouvernements, de la religion, de la culture, de la recherche, de l'exploration, de l'influence papale, des croisades, des vassaux, des annexions diplomatiques, des révoltes des colonies, des révolutions, de l'inflation, de la stabilité nationale, de la construction de bâtiments dans les provinces, du réalisme historique qui rend le jeu horriblement difficile pour un pays hors d'Europe quand les conquistadores se pointent, de l'attrition des troupes en montagne ou dans les déserts, de l'intelligence artificielle qui monte très logiquement des coalisions contre le joueur pour réduire sa montée en puissance et offrir du challenge tout le long de la partie, de la possibilité de TOUT moder et particulièrement du multijoueur de dingue... mais cet écrit est déjà bien assez long et surtout, je dois retourner y jouer! Pour moi, c'est un must have.

Et pour la petite histoire, à la fin de ma partie, les Amériques parlent maintenant Schwiizerdütsch!
Tadaaaaa...
En Gott verträue mer!

 
Note: 9.5 de piété
Yves

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