mercredi 28 août 2013

GamesCom 2013: jeux vidéo, Wiener Schnitzel, moutons et StreetPass

La GamesCom c'est grand, on a vite fait de s'y perdre et de craquer sous la pression quand il faut choisir quel jeu aller voir. On court donc le risque de se retrouver enfermé dans une salle de présentation pour un simulateur allemand de distributeur de boissons. Pour éviter ce genre d'écueil, un bon plan c'est d'y aller en groupe.

J'ai toujours rêvé d'avoir une montre comme dans le dessin animée Mask. Elle clignoterait quand on aurait besoin de nous et on regrouperait les meilleurs des meilleurs à travers le monde! Notre équipe de choc était surtout constitué de suisses mais d'un peu partout: les neuchâtelois Jorris, Patrick et Jules du site Fellowsheep, Davide, son crew tessinois et leurs bons plans pour TheJoypad.ch, Mathieu aka M.Plouf et ses chroniques, Stéphane de Couleur3 pour Point Barre et ma courageuse copine, Amélie, qui souhaitait "voir une fois comment c'est".

 

Mardi 20 août

17h00: Que c'est rude de passer d'une chambre d'hôtel de classe mondiale à l'américaine sur la plage de Malte à un petit clapier allemand dans la gracieuse cité de Cologne.
J'ai décidé de laisser tomber les conférences-amazing-notre-jeu-c'est-le-plus-fort de cette première journée. Mes collègues me confirmeront que je n'ai rien raté. Surtout pas le grand moment de solitude pour les types, déguisés en perso de Minecraft, qui ont couru sur scène pour marquer l'annonce de la sortie sur toutes les plateformes Sony.
Ah tiens, l'hôtel ne propose aucun repas le soir et aucun restaurant dans les parages. Amélie, Stéphane et moi faisons confiance au chauffeur du taxi qui nous amène au "meilleur restaurant allemand de la ville". Et une première Wiener Schnitzel, une!

 

Mercredi 21 août

08h55: C'est le jour réservé à la presse mais les organisateurs ont la brillante idée d'ouvrir également les portes pour les gens ayant des pré-locations. Entubade numéro 1. Nous allons donc rapidement découvrir la joie de devoir faire la queue à côté de gros fanboys en délire...

09h10: Choix difficile pour le premier jeu, mais nous optons pour Castlevania: Lords of Shadow 2. Mise en contexte un peu glauque, nous y jouons couchés dans des cercueils. Le jeu s'annonce plutôt bien, mais est passablement moche sur Xbox360. Un peu trop facile aussi.

09h45: Petit détour par Gran Turismo 6 pour Amélie. Hum, c'est comme le 5 mais en plus joli...

10h00: Très important toujours prendre sa 3DS à la GamesCom. Ça passe le temps dans les files d'attente, mais surtout ça permet d'exploser son nombre de contacts StreetPass. Tiens je vois que Mathieu a fait de même... Il me nargue avec ces 300 Mii de plus que moi et me met au défi de finir tous les puzzles. Challenge accepted. Nombre de Mii: 342.


12h30: Regroupement à l'espace presse. Jorris et Amélie reviennent de la présentation de Rain (PS3). Jorris annonce: "Ça à l'air cool, mais bon que 4h de jeu quoi". Amélie: "Ça à l'air cool, c'est que 4h de jeu, je pourrais bien aimer!".  Pour ma part je viens de me régaler des petits fours servi par Blizzard lors de leur conférence. Ah et Josh Mosqueira, directeur de Diablo 3, annonce une extension appelée Reaper of Souls. On y trouve la suite de la campagne et surtout une nouvelle classe, le Croisée, qui en impose sérieusement et la promesse d'une mise à niveau du loot. Ce concept est d'ailleurs baptisé "Loot 2.0" ils savent communiquer chez Blizzard. Patrick s'est risqué à la version PS3 de Diablo 3. En gros c'est bien moisi.
Nombre de Mii:  394

On se ballade un peu sur les stands. Activision et Electronic Arts jouent une fois de plus à celui qui aura la plus grosse...infrastructure. Et on se méfie un peu du stand Destiny tout au fond de la halle, pas sûr qu'on puisse jouer derrière ces murs... on verra plus tard.

Mais enfin, Monsieur, vous êtes flou!
Bonjour, mettez m'en 12, c'est pour emporter.
La sûr-sûr-sûr-enchère FIFA 14.




















15h00: Présentation d'une exclusivité Xbox One: Ryse: Son of Rome, jeu de gladiateur qui donne envie de revoir Spartacus ou de crier "This is Sparta" en donnant des coups de pieds partout. Aïe, les rendez-vous ont déjà du retard. Je change un peu le point de vue que je m'étais fait après ce qui avait été montré à l'E3. La puissance des coups donnés pendant les affrontements est presque tangible. Et les QTE finissant les enchainements ne sont pas obligatoires... heureusement, car ils coupent complètement le rythme pourtant bien hargneux. La démo nous présente un centurion repoussant des vagues de barbares Streisand. Puis le mode multijoueurs dans lequelle nous devons..repousser des vagues de barbares, mais dans le Colisée. Les gars de Crytek nous font encore le coup du "ah on va encore vous montrer comment c'est beau", puis le type meurt et s'excuse en disant qu'il a oublié ce bête piège mais qu'il a plus le temps de reprendre la démo. Le sécu me demande d'arrêter de donner des coups de pieds dans le mur du salon Microsoft. 
Bon, pas mal ce Ryse mais j'achèterai pas encore une Xbox One pour ça. 

16h30: Après 20 minutes d'attente, on peut essayer Batman Arkham Origins. Très bon, digne successeur de la saga. La résolution d’enquête est particulièrement cool. Pour l'instant mon coup de cœur de la journée. Nombre de Mii: 416.
On jette un oeil en passant sur Les Gardiens de la Terre du Millieu, moba basé sur l'univers du Seigneur des Anneaux, sympa mais sans plus et Lego Marvel Super Heroes est un ... jeu Lego à licence. 

17h30: On a pris le temps de faire un peu de file d'attente pour voir Evil Within. Mathieu et moi en sortons avec le sourire jusqu'au oreille. Une ambiance glauque à souhait et de l'inspiration prise dans les pièces maîtresses du genre survival-horror (Silent Hill 2, Resident Evil 4, Eternal Darkness). Voilà un jeu que je vais attendre! Amélie est un peu pâle par contre.

18h00: Nous finissons sur le stand Nintendo où nous testons à 4 Super Mario 3D World sur WiiU. Le concept de costume chat j'adhère définitivement pas. Bof, impression pas terrible et la mablette qui ne sert à rien. En revanche, je craque complètement pour The Legend of Zelda: A Link Between Worlds sur 3DS. Nostalgie en pleine face, toute la magie de l'épisode mythique de la super nintendo y est, en plus fluide.
Nombre de Mii: 431. La 3DS de Mathieu n'a plus de batterie, j'ai une chance de refaire mon retard.

EA pump it uuuuup.
19h00: Fin de la première journée et rassemblement à l'extérieur. Nous enregistrons nos impressions qui seront diffusées dans l'émission Point Barre, sur Couleur3, le 7 septembre. Jules en profite pour défendre un petit peu Beyond Two Souls, tout n'est pas à jeter dans ce "jeu". A suivre.
Les tessinois nous poussent à aller déguster quelques breuvages allemands. Malheureusement les portes de la fête Ubi Soft nous restent fermées... et celle d'Electronic Arts regroupe un peu trop de producteurs en costume et d'attachées de presse qui rient à leurs blagues. En plus les tessinois sont fatigués finalement. Pour le reste d'entre nous: Wiener Schnitzel en ville!

Jeudi 22 août

Trop taaard.
Amélie a vu comment c'était. Là elle va visiter la ville. 
09h10: Entubade numéro 2. Nous tentons l'approche du stand Watchdogs pour éviter le public qui ne pourra entrer qu'à 10h00. Une charmante hôtesse nous informe que sans petit bracelet rouge qui confirme que nous avons plus de 18 ans nous n'entrerons pas. Le type à l'allure de Viking à côté de moi semble beaucoup apprécier. Le temps de revenir, la file a triplé de volume. Mathieu et moi Streetpassons... mais finissons aussi par passer notre tour. Patrick, lui, s'interroge sur ces coutumes streetpassesques.
Les hordes de fanboys s'entassent aux guichets à l'entrée.


10h00: Attention, grande classe. J'ai rendez-vous avec Nintendo. On s'installe confortablement dans un canapé. Devant moi une WiiU et une table pleine de 3DS. Je peux choisir ce que je veux tester et nous discutons librement pendant une heure. Avec le recul, ceci était clairement le meilleur rendez-vous de la GamesCom. Ponctuel, professionnel, décontracté. Je pense que Nintendo diffusait des messages subliminaux pendant l'entretien. Bayonetta 2 envoi du pâté en croute sévère, Mario Kart 8 est super fluide, Zelda Windwaker HD est superbe et Sonic Lost Worlds pourrait être pas mal sur la longueur. Il manque quand même un peu de nervosité. Donkey Kong Country: Tropical Freeze fonctionne très bien à deux joueurs et son level design est hallucinant. Yoshi's New Island s'annonce aussi très bon sur 3DS. En résumé le catalogue de la portable continuera de s'étoffer et celui de la WiiU boude un peu moins dans son coin. "Chez Nintendo, on peut nous reprocher de faire souvent la même chose, mais on le fait bien", me dit le responsable. Je ne peux qu'être d'accord avec lui.
Nombre de Mii: 465

Ah Geralt...Nie mowie po polsku.
12h00: Présentation de la version Alpha de The Witcher 3: The Wild Hunt chez les polonais de CD Projekt. La démo plante deux fois et l'animateur nous propose des bières pour patienter. Il craint que nous finissions tout bourré si d'autres incidents se présentent! Ok, le jeu n'est pas fini mais s'annonce très bon et la manière dont il faut utiliser l'environnement pour traquer ses proies en repérant leurs traces me plaît beaucoup.

14h00: Je manque la conférence de Sony présentant Pupeteer pour raison de sandwich qui peine à arriver. Nombre de Mii: 498

15h20: On ne se risque même plus dans les stands tellement il y a du monde. J'ai rendez-vous chez Microsoft pour voir Project Spark. Ambitieux et bluffant projet mettant à disposition des outils très complets pour créer soi-même toutes sortes de jeux et les mettre à disposition de la communauté. Intuitif et faisant appel aux esprits créatifs les plus fous, nul doute que les amateurs de Minecraft apprécieront!

Pour la PS4 en revanche pas de présentation.
16h40 (à peu près. Tous les rendez-vous sont en retard): Microsoft toujours, cette fois pour approcher la Xbox One en petit comité. Les prouesses technologiques sont impressionnantes. Le kinect fonctionne, tout comme la reconnaissance vocale. Je reste convaincu que la plupart d'entre nous n'ont cependant pas envie de parler à leur console... La démonstration du corps du joueurs comme manette nous scotche. En appuyant sur sa tempe, le joueur peut changer la vision à l'écran par exemple. Technologiquement, c'est classe.
J'en profite encore pour me glisser dans la salle de présentation de Kinect Sports Rivals. Je retiens juste la reconnaissance faciale pour créer son avatar.
Nombre de Mii: 547.
Et hop, débat sur la journée autour d'une Wiener Schnitzel avec les Fellowsheeps et Amélie. Il est aussi temps de comparer notre loot de goodies... Non, nous sommes des journalistes intègres et droits.

Vendredi 23 août

09h00: cette fois nous sommes équipés de bracelet rouges à la con et nous fonçons aux stands Microsoft et Sony pour tester ces nouvelles consoles. Du côté des verts, Ryse permet de se faire une idée du mode multijoueur, tout buggé. Par contre la bonne surprise vient du jeu de plateforme Max: The Curse of Brotherhood dans lequel le héros doit retrouver son frère en s'aidant de feutre pour modifier le décor (il sort aussi sur 360...).  Et chez les bleus, Knack n'emballe pas et le shoot'em up Rezogun est assez vite lassant. Je file chez Ubi Soft dans la Business Area.

10h00: Entubade numéro 3. TOUS les rendez-vous pour la Suisse ont disparus! L'équipe sur place en est venu à appeler ça "das schweizerisch Probelm". J'arrive à obtenir la place pour South Park: The Stick of Truth que j'avais réservée. J'adore! Le travail fait sur la cohérence du jeu avec la série est excellent. A la sortie, je vois une porte ouverte pour Assassin's Creed 4: Black Flag. Je m'y glisse et me retrouve à discuter avec Thomas Moreau, product manager. Il a également bossé sur Far Cry 3 et les liens entre les deux jeux sont plus qu'évident. Ce n'est pas pour me déplaire! J'ai même droit à une démo plus longue. Les batailles navales restent un peu laborieuses mais la partie à terre vaut le détour. Les insulaires s'exprimeront dans leurs véritables langues, pas de traduction. Je m'essaye à la chasse au trésor avec des coordonnées géographiques à reporter pour trouver l'endroit désigné par une carte trouvée sur un squelette. En somme, le jeu aurait très bien pu ne pas s’appeler Assasin's Creed et être un tout aussi bon jeu de pirates.
Nombre de Mii: 578.

11h30: Je participe à une démo multijoueur, par équipe, de Dead Island Epidemic. Très bonne surprise et je ne me fais pas de soucis, le jeu saura trouver un public en ligne. Les parties frénétiques s'annoncent déjà. L'objectif est de récupérer du matériel et de défendre son campement contre les autres équipes. On quitte le monde du FPS pour cette license qui adopte ici une vu du dessus. Mon équipe à gagné, je suis pas sûr de ce que j'y ai fait, mais j'ai aimé.

12h05: Je croise Davide. Les tessinois ont quinze fois plus de goodies que nous, ont pu tester Titanfall, ont obtenu des passes pour ne pas faire la queue, il me confirme qu'on ne peut pas jouer à Destiny mais que l'Oculus Rift c'est génial et je pense qu'il ne reste pas un jeu qu'ils n'ont pas vu... tellement efficaces ces tessinois!

14h00: Amélie revient parce que nous lui avons dit que les muffins au chocolat de chez Nintendo étaient à tomber. Maintenant que nous sommes potes avec les types à l'entrée de la zone Ubi Soft, nous nous arrangeons avec eux pour s'incruster dans les présentations de The Crew, pour Mathieu, Amélie et moi et Watchdogs pour Jorris et Jules. Patrick a fait les yeux doux à Blizzard et a obtenu un rendez-vous pour l'extension de Diablo 3. Il en ressortira les yeux pétillants. De notre côté donc, The Crew possède de très bonnes cartes pour se faire une place parmi les MMO. La gestion de son équipe et la fluidité pour passer d'un coin des Etats-Unis à l'autre séduisent. Un jeu de voitures dynamique et vivant, à surveiller! Les autres ressortent de Watchdogs avec la sévère impression que ce jeu fera l'effet d'une bombe!
Nombre de Mii: 629

Ce rêve bleeeeuuu... ou pas...
14h30: Quatrième et plus grosse entubade. Nous avons rendez-vous chez Electronic Arts. Non seulement l'accès aux jeux promis ne se fait qu'à condition de faire la queue en compagnie de nombreux autres journalistes, mais en plus la répartition des salles est purement absurde. Une seule est consacrée à Titanfall que tous cherchent à voir, alors que trois accueillent FIFA 2014 dont tout le monde se fout au final. Mathieu abandonne et va prendre son avion. Amélie et moi, nous nous rabattons sur Need 4 Speed Rivals dont les décors semblent moins dynamiques que ceux de The Crew. Il nous est précisé qu'il s'agit d'une version alpha. Les jeux tournent sur PC, nous utilisons des manettes de PS3 alors que les touches à l'écran sont celles de la Xbox...

15h15: Nous ne nous attardons pas et retrouvons Jules et Jorris pour un dernier rendez-vous: EverQuest Next. J'ai rarement vu un développeur aussi enthousiaste à propos de son jeu. Il a vraiment l'air d'y croire. Et il se pourrait bien qu'il ait des raisons de le faire. L'aspect communautaire est recherché au maximum puisque les joueurs pourront participer à la construction (et la destruction) du monde afin de le rendre plus vivant. Les outils de construction mis à disposition semblent très complets. MMORPG ou MMO-builder? La réponse devra attendre encore un peu. Et je m'inquiète un peu de la possibilité de voir Kevin, 12 ans, débarquer et détruire tout ce qui aura été construit. Ici aussi la réponse devra attendre, le développeur rigole mais noie un peu le poisson dans sa réponse.

Hold... Hold... Hoooold.... and GO!!
17h00: Fin de la GamesCom pour nous. Au final, peu de grosses claques mais quelques coups de coeur! Je retiens surtout que pour le moment je n'ai rien vu qui justifie l'achat de nouvelles consoles et que le PC pourrait bien voir une année 2014 prospère se présenter à lui. Destiny obtient le prix du meilleur jeu du salon... pour une version qui n'était pas jouable. C'est comme si on décernait un oscar à un film dont on aurait seulement entendu la bande-son...
Nombre de Mii: 653, 3 puzzles finis et toutes les pièces roses! ... "T'as pas de 3DS tu peux pas comprendre".

Niels

jeudi 8 août 2013

Souvenirs incomplets (Remember me, PS3)

RRRRRRAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAA aaaaaaaaAAAA aaaAAAAA AAaAAAAAAAAA AAAAAAAAA aaaaAAAaaaaa aAaaaaaaaAAAAAAaaaaA AAaAaaaAAaaa AAAAAAAA AaAhhhHHHHHHH!!!!!        (Ceci est un long cri de déception).

Je vais pas tourner autour du pot: il manque un chouia à Remember me pour qu'il soit LE jeu, l'élu, celui qui aurait apporté l'équilibre dans la Force mais surtout un vent de fraîcheur sur le marché du jeu qui sent gentiment le renfermé. Parce que les idées c'est pas ce qui manque dans ce premier titre des studios français DONTNOD. On sent d'ailleurs une sorte de "french touch" dans cette production. Déjà le générique de début s'inscrit dans une dynamique dont le ton a un peu été donné par UbiSoft ces dernières années.

Aaaaah... Paris...
Nous avons donc un univers original qui nous propulse dans un Paris futuriste contrôlé par une compagnie ayant fait fortune dans le commerce des souvenirs. Et ça marche, on y croit! Les décors fabuleux donnent le change, Paris pourrait très bien ressembler à ça un jour et ce n'est pas Enki Bilal qui dira le contraire. Oui, je viens de comparer Remember me à Enki Bilal, je suis un déglinguo. Le scénario tient la route et offre une histoire de science-fiction un peu convenue mais correcte dans laquelle nous incarnons Nilin, chasseuse de souvenirs amnésique. Comme quoi il n'y a pas que les cordonniers qui sont mal chaussés. Dans ce futur, tout le monde possède une interface neuronale, ce qui permet de modifier la mémoire de chacun mais aussi d'afficher des informations sur les murs, comme le menu du jour du restaurant. C'est un détail mais l'effet est efficace et contribue à créer une atmosphère très particulière.

Le "Combo Lab" une bonne idée sous-évaluée
Nous allons donc nous balader dans les ruelles - et au-dessus des ruelles surtout - à la recherche des souvenirs de Nilin. Bien entendu les sbires de la compagnie Memorize feront tout pour nous en empêcher. C'est là que le bas blesse. Malgré une idée plutôt intéressante de paramétrage des enchaînements, les combats sont d'une mollesse et d'une répétitivité très décevante. La possibilité d'utiliser des sortes de super-pouvoirs tente de relever le tout mais sort un peu de nulle part. Les passages d'exploration ont plus du parcours fléché que du "parkour" urbain. Les plate-formes accessibles sont désignées par des symboles clignotants ce qui permet de ne pas se perdre mais casse l’immersion dans les décors superbes, mais ça je l'ai déjà dit. Du coup aucune liberté de déplacement et s'il n'est pas prévu que Nilin passe par là, son saut devient ridiculement faible.

C'est un artwork, mais toute l'ambiance y est!
Et les souvenirs alors? Justement, cette idée autour de laquelle s'articule tout le concept du jeu et qui m'avait beaucoup marqué lors de la présentation à la GamesCom 2012, n'est pas du tout assez exploitée. Nilin a la possibilité de modifier les souvenirs de ses cibles. Elle peut ainsi faire croire à un médecin qu'il a tué son patient, par exemple. Les séquences de remix mémoriel se présentent comme un enregistrement que l'on peut faire défiler, en avant et en arrière, pour y repérer les éléments modifiables. Chacun d'eux peut avoir une influence sur le dénouement de la scène. Malheureusement ces passages ne sont pas légion dans le jeu et c'est vraiment dommage. Je me pose donc la question, pourquoi avoir adjoint des combats alors que le concept de chasses aux souvenirs aurait pu être plus travaillé? Pourquoi ne pas proposer une trame dans laquelle la violence peut être évitée? Son cousin Mirror's Edge y était parvenu avec brio.

J'ai pour habitude de ne pas encourager les suites, mais dans ce cas là je suis tenté de lancer un appel à DONTNOD. Ils nous ont pondu un bon jeu pour un PREMIER titre. Ils ont pu montrer de quoi ils sont capables, ce sont des fans de science-fiction et cela se voit jusque dans les succès à déverrouiller qui sont autant de clins d’œil aux monuments comment Blade Runner ou Matrix. Je vais donc donner une bonne note à Remember me car le voyage vaut le détour mais l'escapade était trop courte. Un échauffement avant la grande course?

Note: 7 Donépézil sur 10

Niels


mercredi 7 août 2013

I used to be a Pokemon like you then I took a mashmallow in the knee (Pokémon Donjon Mystère - Les portes de l'infini, 3DS)

Quand on parle de jeux vidéo comme d'un sujet de société, il est souvent question "de fossé intergénérationnel". Cette notion défini la fracture entre une génération qui ne comprend rien aux jeux vidéo et celle qui en experte. Cette dernière se trouve alors en position de force car elle possède les codes pour appréhender ce média. Aujourd'hui j'annonce qu'il y a un fossé avant et après Pokémon

Les Pokémon font plus peur en allemand!
J'en parlais justement dernièrement avec des joueurs qui ont quelques années de moins. Lorsque les Pokémon sont apparus en Europe, il s'agissait d'un truc de gamin pour moi. Je n'ai jamais adhéré au concept de ces petites peluches qui s'exprimaient par leurs noms. Pourtant pour ces joueurs plus jeunes les Pokémon sont devenus une vraie religion. Pour nous autres, joueurs des débuts de Nintendo, porter aujourd'hui un t-shirt avec des icônes Mario est un signe de ralliement, d'affirmation de son fier statut de joueur. Mais nous regarderons toujours avec un sourire amusé le type jouant sur sa 3DS Pikatchu. Le même sourire qu'ont ceux de la génération pré-"fossé intergénérationnel" envers ma 3DS "normale". Cette constatation nous montre à quelle vitesse le monde des jeux vidéo évolue et de quelle erreur il s'agit de considérer ce monde comme un seul et unique domaine.

Lui c'est mon copain qui m'accompagne
et qui me dit tout  ce que je dois faire.
On peut lui choisir un nom... Certains sont
directement refusés par le jeu...
 Au cas où nous n'en saurions pas encore convaincus, il y a bien autant de types de joueurs qu'il y a de types de jeux. Ce qui nous conduit à considérer les adolescentes se trémoussant sur Just Dance ou celui qui lance un jeu sur portable dans le train comme étant des joueurs aussi. Peut être ne se définissent-ils même pas ainsi. Pourtant, eux comme nous, serions forcé de le reconnaître pour autant que cela ait une quelconque importance. Car au final nous aimons bien catégoriser, étiqueter et définir mais dans quel but? Bien sûr cela aide à comprendre l'univers des jeux vidéo et ses multiples utilisateurs. Mais n'oublions pas que c'est avant tout une histoire de plaisir et que cette dimension reste fortement subjective.



Le tableau des missions à choisir pour
rencontrer encore pluuuus de Pokémon
Je n'ai rien contre le phénomène Pokémon en soi, mais il me manque globalement des clés pour y être moins imperméable. Je partais donc avec un handicap pour apprécier ce RPG à la sauce japonaise. On y reconnaît vite les ingrédients "à la Final Fantasy". Combat tour par tour, une équipe à gérer, un texte expliquant les effets des sorts jetés, des dialogues qui n'en finissent pas, etc. La patte Nintendo est elle aussi très présente puisque tout y est très "donnons nous la main et faisons une ronde autour du monde lala". Beaucoup de conseils sont donnés au joueur comme ne pas oublier de sauvegarder la partie, etc. Bien que les donjons soient générés aléatoirement à chaque fois, ils se résument à une succesion de corridors pauvres et tristounets. Les combats vont trop vite (diantre, j'ai l'impression d'être un vieux con en écrivant ça) et on se retrouve à utiliser n'importe quelle attaque au petit bonheur la chance sans trop comprendre à quoi elle sert. Pour finir, ces combats ne permettent que de gagner des points d'expérience, le pillage d'objets étant peu voir pas présent. 

A l'aide de la caméra il est possible de filmer des objets ronds
pour trouver des donjons cachés. Non ça ne marche pas avec
des... Enfin j'ai pas essayé... arrêtez de me regarder comme ça.
Les originalités sont à chercher du côté des utilisations Street Pass permettant à plusieurs joueurs d'affronter un donjon ensemble à la recherche d'un Pokémon légendaire. La mort au combat n'est pas nécessairement une fatalité si l'on s'accorde le luxe d'attendre de croiser quelqu'un ayant placé une "résugraine" dans ses options Street Pass. Celle-ci vous permettra alors de vous relever vaillamment.



En plus de ne pas avoir aimé ce jeu de manière générale, il me donne l'impression d'être un vieux... et j'aime pas être un vieux... c'est peut être aussi pour ça que j'ai pas aimé ce jeu.... la boucle est bouclée.

Note: 3 Qulbutoké sur 10 

Niels