vendredi 4 octobre 2013

Panem et circenses (Total War: Rome II, PC)


Un nouveau Total War, c'est angoissant comme la sortie d'un nouveau Star Wars ! On a envie de voir la suite, mais si c'est gaché, on a envie de faire des Kamé Hamé Ha aux malheureux qui ont osé toucher à la license. Prends garde Jeffrey Jacob A.!



Une armée étrusque fonce sur Néapolis! Je ne leur en veux pas, ils ont leur casus belli, mais je ne peux pas me permettre la capture de cette ville, cela me ferait perdre ma production d’huile d’olive et, de facto, mes accords commerciaux avec Athènes et Carthage ! Petit temps de réflexion et j'établi mon modus operandi. Je vais leur tendre une embuscade dans les bois en amont de la cité, mes forces à disposition dans Rome sont bien supérieures et a même pas un jour de marche, je vais les envoyer ad patres !
L'ennemi tombe dans le piège, une simple forêt me sépare du déploiement adverse. J'envoie mon général comme appât, accompagné de mes vélites, en face de leur ligne d'attaque et je dissimule mon infanterie dans les bois afin de les surprendre sur les flancs. La bataille peut commencer, alea jacta est !
Plan parfait à un petit détail près, mes Hastati planqués dans leur forêt ne sont pas les rois de la discrétion et se sont fait repérer à la lisière, à parfaite distance de leurs lanceurs de javelot. Mon général et mes troupes restantes sont trop loin pour porter secours, mes forces sont divisées ! Mon infanterie se fait démolir, quant à mon général et ses soudards, la fuite reste leur seul salut. Au passage, ils pourront faire un détour par Rome afin de faire leur mea culpa au Sénat et leur expliquer pourquoi ils n’auront plus d’huile d’olive avec leurs salades. Errare humanum est!

Des événements aléatoires apparaissent
permettant de pimenter la campagne

Voilà le retour de la série Total War de Creative Assembly, après Shogun 2 qui faisait suite , d’un point de vue contextuel, au tout premier opus de la série, voici Rome 2. Ce dernier né, lui, fait suite à Rome Total War, toujours contextuellement parlant. Et là je ne mentionne pas Medieval Total War 1 et 2 qui sont intercalés entre les épisodes précités. C’est clair n’est-ce pas?

Le gameplay des Total War à l’avantage de combiner d’un côté la stratégie sur une carte de l’Europe servant a gérer ses armées, ses agents et ses villes en mode tour par tour. Et de l’autre, la tactique lors des combats, sur un champ de bataille en temps réel. Les villes rapportent de la nourriture, des ressources spéciales (vin, huile d’olive, etc.) et de l’argent. La nourriture est utile pour s’agrandir et garder la population heureuse, les ressources spéciales apportent divers bonus et/ou de l’argent via le commerce et enfin l’argent permet de s’acheter des troupes ou des bâtiments.

C'est donc une mécanique similaire à un Civilization et pour pousser la ressemblance encore plus loin, il y a aussi la recherche qui permet de débloquer des nouvelles troupes et de nouveaux bâtiments, la diplomatie qui permet de faire des accords commerciaux, déclarer la guerre ou discuter du beau temps.
La vue cinématique qui permet de se sentir comme un soldat.
Ça sent le cheval et la peur!





Total War : Rome 2 n’est donc pas une révolution mais une évolution, pas de grosses prises de risques, mais la puissance originelle de la licence reste présente, procurant des heures de jeux aux fans de stratégies. Si vous avez aimé les précédants Total War sans vous en lasser, vous allez aimer celui-là.

Il y a tout de même du nouveau. Pour commencer, le moteur graphique remit à neuf, avec la capacité d’afficher plusieurs milliers d’unités à la fois. La carte de campagne est mignonne avec pas mal de petits détails et la carte de bataille, de son côté, est à la fois belle et moche. C’est difficile à expliquer, il y a une sorte de filtre couleur qui donne un effet cru aux choses mais le niveau de détail est impressionnant, la végétation, les bâtiments, et cetera.

Au début de campagne, après avoir choisi sa faction, il faut choisir une famille. Ceci a un impact sur la politique, car les généraux que l’on dirige font, généralement, partie d’une grande famille et sont donc également des ennemis politiques. L’idée est vraiment sympa, mais pas très bien exploitée car au final, cela a peu d’effet sur la campagne. Dorénavant, les généraux, les agents et même les armées montent en compétence, gagnant de l’expérience suivant les actions entreprises. Ceci permet de spécialiser ses troupes, une très bonne idée.
Voilà l'IA en flagrant délit de stupidité, 60 minutes de ma vie perdues

Par contre, certains aspects du jeu ont régressés et notamment l’IA. Parfois brillante, parfois tellement stupide. Voici une anecdote pour illustrer mes propos: l’ennemi me tombe dessus en force dans une petite ville protégée par une simple garnison. Je réfléchis déjà à la manière dont je vais la reconquérir durant les tours suivants. Heureusement pour mon cerveau fatigué,pas besoin de me prendre la tête trop longtemps, l’IA est là pour couper court à ma réflexion. Arrivée aux portes de la cité, l’armée s’entasse et ne bouge plus ! Même en accéléré 60 minutes à attendre c’est long, l’ennemi ne bouge pas, time out, victoire! Globalement l’IA est respectable mais ce genre de situation peut arriver et gâche un peu le plaisir de jeu.
Certaines batailles sont plus simples que d'autres

Les batailles maritimes sont également présentes dans cet épisode, mais elles sont toutefois moins tactiques que dans un Medieval 2 ou Shogun 2. En effet, il n’y a plus de notion de voile et donc de gestion du vent. Certes, c’est le décorum qui veut ça, mais tout un pan de l’intérêt des batailles navales tombe.

Il y a encore quelques défauts sur lesquels je ne me suis pas étendu, comme les temps de chargement ou le temps entre les tours, mais cela ne gâche pas le plaisir de jeu. Pour conclure, cet épisode ne trahit pas les précédents, il très bon, même avec une IA parfois à la ramasse et une patte graphique bizarre. Je donnerai donc un seul conseil "Tempora mori tempora mundis recorda !"

Note: 8 catapultes sur 10
Lionel

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